Article écrit au lendemain des primaires de droite et de gauche, avant les élections présidentielles de 2017
C’est l’histoire d’une boite de vitesse automatique et de ses membres actifs et passifs de tous (tableaux de…) bords, qui sur l’autoroute des idées, se posent de grandes questions d’inertie :
Le point-mort :
— Vous avez-vu la classe, j’ai assuré dimanche dernier, j’ai mis le turbo, j’ai démarré au quart de ‘premier tour’, et je suis arrivé devant tous mes concurrents!
La marche-arrière :
— Quels concurrents? tu veux parler de celui qui change de direction sans klaxonner en faisant vrombir son moteur bridé, ou encore celui qui roule au diesel made in France? Tu parles de concurrents!
Le point-mort :
— L’important, c’est d’être premier…
Le parking :
— … et de rouler au point mort, tu es un doux rêveur! Moi je crois en ma bonne fortune, une force supérieure veille sur moi. Dès que j’aurais le pouvoir, je ferai de grandes réformes… hors de question de rester sur place ou de faire machine arrière, et quand un obstacle se mettra en travers de mon chemin, je l’éviterai ou je le casserai!
La marche-avant :
— Mon très cher saint-père, je crois que vous vous emballez! Vous n’êtes qu’un bout-en-train de bénitier, sur votre parking des réformes. Il ne faut pas fuir ou détruire les obstacles, il faut les absorber. Mais pour cela, vous devez avoir une vue globale et sortir de votre parking sous-terrain, où tout vous est acquis! Nous par exemple, nous essayons de concilier tous les éléments ; l’asphalte, les arbres, les stops, les carrefours… nous sommes en marche! Je ne cherche pas à vous mettre la pression, mais vous faites tous fausse-route, les uns comme les autres.
La marche-arrière :
— Arrête ton char! Le progrès c’est aussi parfois, regarder dans son rétroviseur. Vous me croyez nostalgique, alors que je suis un pragmatique, je pratique la politique de l’auto-tamponneuse, je suis un insoumis! C’est simple et ça marche.
Le parking :
— Parlons-en de ton rentre-dedans! C’est du réchauffé ton histoire. La révolution ‘mécanique’, c’est pour les vieux cons ou les jeunes naïfs! Tu penses aller loin à ‘reculons’? Et puis de vouloir récupérer les pièces reluisantes des voitures de riches, pour les refiler aux vieux tacos, tu crois que ça va marcher! En plus avec toi, notre Usine va généreusement dépenser sans compter, et fabriquer du neuf avec du vieux, sans se soucier des conséquences désastreuses que cela peut engendrer. Je vais vous dire ce qu’il faut faire, prenons exemple sur nos concurrentes anglaise ; construisons de belles voitures, et débarrassons-nous des autres, mettons-les à la casse. Et fini aussi, de laisser circuler les voitures qui viennent d’autres Usines… Je veux une Usine forte!
La marche-avant :
— Là encore, tu te trompes, Parking! Toutes les voitures d’occasions si nous leurs donnons les moyens, peuvent se recycler. Nous pouvons leurs apprendre à changer et aller de l’avant. Pour cela, elles ont très peu de chemin à faire, il suffit de participer à l’élaboration d’un programme commun, et tout naturellement leur destinée changera! Elles cesseront d’errer, et élargiront leurs champs de vision! Et pour ce qui est des voitures étrangères, mélangeons nos expériences…
La marche-arrière :
— Ouai! j’ai pas tout a fait compris, mais ça me semble bien ce que tu dis Marche-avant. Et puis regarde toi parking! Tu donnes des leçons, alors qu’on vient d’apprendre que tu t’es entouré d’un deuxième allume-cigares superflu, qui coûte une blinde, avec qui tu as des liens intimes, et qui ne marche même pas!
Le point-mort :
— C’est bien beau tout ce que vous racontez, mais pendant que vous discutez, regardez qui vient de nous dépasser sur l’extrême droite! Par dessus le marché, c’est une voiture sans permis! Croyez-vous qu’elle se pose des questions celle-là… Non! et elle double tout le monde, en dehors des voies balisées.
La voiture sans permis :
— Coucou mes jolis, c’est moi! ça va bien chez vous, les manchots du volant! Je vais à la pêche, à la pêche aux voix… qui mène, se fait la belle!
La marche-arrière :
— Je la trouve bien sûre d’elle, regardez-là, un vrai danger public. Zut, maintenant voilà qu’elle vire à gauche, elle roule en sens inverse et envoie tout le monde dans le fossé… elle va prendre ma place, si ça continue!
La marche-avant :
— Calmons-nous! Pour éviter se genre de débordement extrême, je vous invite à réfléchir tous ensemble. Si l’envie vous prend et si vous avez l’énergie suffisante pour sortir de votre torpeur, rejoignez notre mouvement! Nous ne vous laisserons pas, nous fusionnerons les dynamismes et nous rendrons ainsi notre système plus fort : sur une route sans issue, lorsque nous nous trouvons l’un en face de l’autre, il n’y a plus de droite, ni de gauche, juste un milieu où l’on se rencontre…dans lequel il faut organiser tous les courants.