10 000 ans avant notre ère, il y a eu la révolution agricole! Il aura fallu attendre le début du XIXe siècle pour vivre notre deuxième révolution majeure, celle de l’industrie. Aujourd’hui nous vivons les prémisses d’une troisième grande histoire, qui fait basculer notre monde dans un millénaire robotisé, où réseaux sociaux, ordinateurs, smartphones et diverses objets insolites connectés, nous propulsent déjà dans un univers où les sentiments synthétiques se mélangent avec le sexe à distance, la culture avec la gabegie de la ‘post-vérité’… et relaie l’intelligence dans les limbes de la ‘grande histoire’.
Il ne faut pas avoir peur de ce nouveau monde et pourtant, tout comme en 1820 à l’aube de la révolution industrielle et ferroviaire, nos économistes sont perplexes et certains même imaginent un désordre démographique, sans perspective d’emploi pour des millions d’entre nous. C’est une erreur, car il va certainement se créer dans un avenir proche, de nouvelles voies professionnelles, même des autoroutes, où foisonneront des dizaines de métiers innovants ; quelques uns seront attrayants, et d’autres plus nombreux dans le domaine des services par exemple, beaucoup moins stimulants… mais ceci est une autre histoire et nous y reviendrons plus bas!
Au milieu de ces deux périodes bouillonnante, le XXe siècle était une époque de transition où deux guerres fratricides ont tués des millions d’humains. C’était aussi paradoxalement, le siècle de la Démocratie de notre ère moderne. C’est pendant cette période que ce sont émancipées les classes moyennes, de plus en plus gourmandes de consommation, sans pour autant comprendre les défis que nous réservait cet appétit insatiable de vouloir tout désirer.
Car c’est de là que peut venir le vrai chaos, et plutôt que de suivre le chemin déjà bien tracé de la mondialisation, du progrès et de l’ère numérique cité ci-dessus, notre civilisation pourrait au contraire prochainement, tomber dans les méandres des guerres civiles, d’un possible conflit mondial, et risquons nous à l’imaginer, de l’apocalypse nucléaire. Si ce scénario se réalisait, nous serions loin de vivre les aboutissements de cette troisième révolution technologique, et les projections seraient désastreuses.
Mais soyons optimistes et imaginons notre monde avec de nouvelles débouchées pour nos enfants si émancipés et si joyeux. Un peu plus haut, nous notions qu’au cours du XXe siècle une classe moyenne, socialement avertie dans sa plus grande majorité, mais intellectuellement scindée en deux groupes, s’était développée pour ingurgiter tout ce qui se faisait de beau et de bon dans notre société. Elle s’est nourrie des dernières découvertes technologiques, dès qu’elle en a eu les moyens, mais les années qui ont suivies, alors que la vague de la mondialisation numérique submergeait nos belles démocraties, la classe moyenne dite la plus ‘modeste’, s’est alors sentie abandonnée, de moins en moins capable d’assimiler son fonctionnement. Heureusement, les ‘marabouts’ de l’autoroute de l’information américaine ont su concevoir des plateformes ‘gratuites’, pour que ces gens puissent jouer comme l’élite et se sentir aussi puissant qu’eux, avec cependant un outil très dangereux à manipuler, que l’on appelle la ‘communication’.
Cette gratuité a un prix : leurs ‘âmes’! Elles sont en péril et se vendent très cher aujourd’hui, pour être utilisées à des fins politiques, économiques et sociétales. C’est un pont direct qui fait tanguer la démocratie vers la ‘dictature’, sans passer par la case ‘chance’. Certes, nos sociétés ont des ressources et des penseurs en tous genres, et seront capables au cours de ce siècle, de nous pondre un système politique qui se situera peut-être, par miracle, entre les deux rives… C’est pourquoi, nous pouvons être rassurés et penser qu’il n’est toujours pas trop tard… nous survivrons!
Continuons de nous projeter un peu plus loin dans l’avenir, intéressons-nous à la classe moyenne, qui au XXe siècle représentait 50 à 60% de la population de nos pays démocratiques. Cette dernière pourrait bien disparaître au profit d’une nouvelle ‘caste’ que nous appellerons ici ‘population fondamentale’. Représentant jusqu’à 90% des habitants, elle serait la symbiose de nos classes populaires actuelles et de toutes celles intermédiaires. Susmentionnée ‘fondamentale’, elle constituerait les fondations et les murs de ces nouveaux régimes. Manipulée, surveillée, ses loisirs seraient ; émissions de télé-réalité virtuelle et plats préparés ‘au goût de’, puisque la viande et les produits de la mer devenus des produits rares, seraient uniquement consommés par l’élite. Pour couronner le tout, en guise de vin, elle avalerait une quantité non négligeable de propagande ; hypnose indispensable pour souder ses ‘pauvres’ gens, incapables de sortir du puit sans fin.
Ce genre de scénario, nous l’avons déjà lu dans des ouvrages futuristes, il est peut-être bientôt réalité…