Selon Eckhart TOLLE, pour être heureux, il faut dissocier nos pensées de notre ‘moi’. Dans ce cas précis, le moi peut être assimilé à notre égo qui pollue notre quotidien et raréfie les moments de plaisir.
Sans entrer dans les détails de la ‘seconde topique’ de Freud, notre Moi est la conscience de ce que nous sommes, il régule nos émotions et nous permet d’exister en tant que ‘personne’.
L’égo représente notre personnalité, il s’est affirmé tout au long de notre vie en se nourrissant de nos expériences. Il nous a protégé quand nous étions enfant et adolescent, mais arrivé à l’âge adulte, il nous rend dépendant de son action et nous empêche de vivre le moment présent.
Dans nos pensées, le ‘moi’ est idéalisé et assimilé à notre égo qui se confond en ‘surmoi’.
Cette longue expérience de vie qui est rangée dans la case ‘passé’, ressort quotidiennement dans notre égo pour nous dérouter du bonheur. C’est de cette manière que nous sommes continuellement confronté à des pensées négatives qui interagissent et nous privent d’un sentiment pur qu’est le plaisir.
Un exemple concret : quand vous faites l’amour, si vous subissez vos pensées, vous vous éloignez du plaisir. Inversement, si votre inconscient prend le dessus sur le moi, alors vous ressentirez une sensation que l’on pourrait appeler l’orgasme. Est-ce l’égo qui a permis d’obtenir du plaisir? bien sûr que non! Mais il viendra juste après, quand vous reprendrez conscience…
Autre exemple, une angoisse subjective qui fait référence à des moments passés, à d’anciennes tourmentes que vous ne contrôlez plus, et qui annihile vos sens et vous éloigne du présent : vous êtes sur un télésiège, il s’arrête et vous vous retrouvez au-dessus du vide, vous avez le vertige subitement pour la première fois. L’expérience se renouvelle continuellement à chaque fois que le télésiège s’arrête, car vous vous laissez guider par votre ‘égo’ qui est le reflet de votre vécu. Comment se soustraire à cette angoisse?

C’est l’action que nous exerçons dans le présent, qui détermine notre ‘nouveau passé’ tout comme le futur de notre vie. Si nous sommes guidés par les expériences acquises dans le passé, notre présent sera influencé et perverti. Idem si nous vivons des moments présents en se projetant dans l’avenir. Le futur n’existe pas il est à construire, il est donc vain de l’imaginer. Ainsi nous ne pourrons ressentir le bonheur de ce moment présent, que si nous nous extrayons de ‘nous-même’!

Un autre penseur, Krishnamurti au XXe siècle nous avait mis sur la voie. Il avait développé ‘L’art de voir’. Selon lui, les croyances, les idées, les images sont des obstacles pour parvenir à la Vérité. Le bonheur de l’être humain est aliéné par des concepts ou des expériences vivaces dans notre esprit :
Il faut réussir à s’observer soi-même de l’extérieur, sortir de son esprit… c’est ce que préconise aussi Eckart Tolle.
« La Vérité est ce que l’on voit en totalité. Y parvenez-vous? La plupart d’entre nous en sont incapables (…) ils ne se sont jamais vus eux-mêmes » (Se libérer du connu, Krishnamurti, éditions Stock, Paris 1970)

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