Nos gamins, aujourd’hui, ont l’esprit d’analyse altéré par une diffusion quotidienne d’informations inutiles et souvent contradictoires. Ils sont sous l’hypnose des réseaux sociaux, mais pas seulement ! Ce qui arrange bien des gens, à commencer par les premiers intéressés, les diffuseurs, mais aussi les politiques où les chefs d’entreprise, qui voient là une manne facile à exploiter, sans jamais avoir à se plaindre d’une réaction de la part de ces ‘nouveaux humanoïdes’ quand ils entreront dans la vie adulte, malléables et jetables, tels des mouchoirs en papier, ou des masques chirurgicaux. Ces futures générations de Terriens qui, croit-on, vont façonner le nouveau monde, sont en fait des pantins, des nouveaux esclaves qui vont exécuter des tâches quotidiennes simples, mettant en route un processus de banalisation de la future dictature numérique universelle. En altérant le concept de rébellion chez les enfants de 6 à 17 ans, donnant en pâture à leur cerveau en construction, une multitude de drogues euphorisantes, comme par exemple des séries de dessins animés style manga avec pour démarche éducative évidente de montrer un monde féérique, idéalisé et robotisé, où les héros et les méchants s’affrontent, mais qui n’est en fait qu’un ramassis de bons sentiments, cette littérature devenue incontournable est un divertissement selon notre jeunesse, une aliénation, avec violence et sexisme qui survolent la plupart des albums, pour les plus lucides.
La ‘nouvelle’ société veut faire de nos enfants, des assistés incapables de penser et de réagir. Il est à noter que ce concept éducatif alternatif des mangas, nivelle les différentes notions d’enfance pour n’en dessiner plus qu’une seule, réunissant d’un coup toutes les sous-catégories qui vont de la petite enfance à la période pubère jusqu’à l’adolescence, aussi bien chez les filles que chez les garçons, en diffusant le même contenu pour tous. Le résultat est édifiant et l’étape suivante, où notre enfant devenu ado, est en âge de s’interroger, d’avoir des certitudes ou des doutes, des sautes d’humeur et des pleurs, n’obtiendra pas les réponses attendues, puisqu’il va se diriger vers une émancipation de sa personnalité en se créant une image sans faille, propagée dans la grande toile des réseaux sociaux. Notre enfant, à ce moment-là, n’est plus une proie, il est devenu une machine. Á l’heure où j’écris ces mots, nous n’en sommes qu’aux balbutiements, mais déjà le mal est fait et plus étonnant encore, le consentement des adultes dans ce non-droit est unanime, remettant ainsi en question notre propre éducation et peut-être même, tout le genre humain. Sommes-nous faits pour vivre dans des sociétés mondialisées ? La richesse de notre esprit ne tient-elle pas dans la simplicité de nos besoins ? N’est-ce pas le moment de remettre en cause ce monde qu’on nous impose, en prônant une approche plus féministe de la chose ? Á la fin des années 60, Marija Gimbutas a mis à jour dans ses fouilles archéologiques, une civilisation européenne qu’elle a appelée Cucuteni-Trypillia, décrivant une société matriarcale qui vivait paisiblement depuis l’aurignacien jusqu’à une période récente, 3000 ans avant notre ère, quand le patriarcat commence à peine à s’émanciper, en même temps que l’élevage et la domestication des animaux dans la région. Sans vouloir effacer tous les progrès obtenus, sauf ceux faits aux dépens des plus faibles et de la Nature, ne serions-nous pas capables de bâtir une civilisation responsable, moins exigeante, plus ouverte et pacifiste ? Est-ce un leurre, une utopie ?